Le sable chaud
Antonio, que nous présente Ana, Tohi pour les amis, est correspondant à Maputo de l’agence de presse portugaise Lusa.
Dans sa Jeep, nous partons à cinq, Ana, Teresa, Pierre et moi-même, quel dommage que cette Jeep soit si petite que nous aurions pu être accompagnés de la craquante Abigail, à quelques 40 km du centre ville en direction de Macaneta, un lieu de villégiature célèbre pour ses plages et ses bungalows sur l’Océan Indien.
Direction l’EN2 puis l’EN1 qui remonte au Nord en direction de Marracuene où nous devons prendre le bac pour franchir l’imposant fleuve Nkomati.
A peine sommes nous engagés sur 25 de Setembro, en bas de Karl Marx, que nous voilà arrêtés par un flic de la circulation.
Sous prétexte d’avoir circulé sur la file de présélection pour tourner à droite, alors qu’il allait tout droit, Tohi se voit confisquer son permis qu’il pourra récupérer dans un poste de police contre la modique somme de 1000 meticais (23 euros) un peu plus du salaire mensuel moyen au Mozambique. Comme quoi, vivre dans le pays depuis longtemps n’empêche pas de se faire racketter.
Quand Antonio nous annonce 30 km jusqu’au bac, on se dit que c’est la porte à côté, c’était sans compter la circulation et les embouteillages importants de cette EN1. Arrivés enfin à Marracuene après plus d’une heure, nous attendons encore une bonne demi heure avant de pouvoir embarquer sur le bac.
Marracuene – En attendant le bac – pcm-d50 – stéréo AB
Le chargement des voitures est assez rapide, le bac ne peut en prendre que 4, par chance nous étions arrivés les premiers sur l’aire d’attente, sans quoi il aurait fallu attendre encore une heure pour le suivant. Et il était déjà plus de midi et demi.
De l’autre coté, nous nous engageons sur une piste de terre et de sable, défoncée, cahoteuse, 7,5 kilomètres qui prendront encore vingt minutes.
Le décor vaut le trajet, nous sommes dans un de ces endroits privilégiés dont bien des vacanciers rêveraient. Une plage de sable fin magnifique, déserte, une eau de baignade calme et à la bonne température, ni froide, ni chaude, un restaurant de poissons et crustacés excellents, un air de paradis.
Pas besoin d’être président et s’offrir un jet privé pour dépenser des fortunes dans les hôtels de luxe de l’Île Maurice voisine.
Prenez place, embarquez sur le bac du fleuve Nkomati à Marracuene.
Marracuene – Sur le fleuve Nkomati – pcm-d50 – stéréo AB
Nous sommes loin de Maputo, nous sommes loin de la République des Enfants. Laissez-vous rêver.
La piste qui nous ramène vers le fleuve me retourne le ventre, je ne sais pas si c’est l’effet de mon oreille interne totalement déphasée par les secousses de la voiture, mais j’ai l’impression que les filles sont totalement parties, il y a de l’ambiance dans la Jeep, c’est la colo des filles !
Le retour sera long, très long, il nous faut patienter plus d’une heure avant que le bac n’arrive à la tombée de la nuit. Les moustiques commencent à attaquer, la nuit tombe lentement et l’humidité du fleuve rafraîchit l’atmosphère.
L’EN1 est totalement congestionnée, on est en pleine heure de pointe, un lundi. Partis du restaurant vers seize heures, nous arrivons à l’hôtel trois heures plus tard. La plage de Macaneta, ça se mérite.