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10. Entorse

Maputo - EN2

Maputo – EN2

Ça va mieux, la nuit a été bénéfique, les bactéries sont parties.

Nous quittons le Centre Culturel vers huit heures, direction l’Ouest, pour le décor de l’entrepôt, un lieu important du film où les enfants de la République construisent les véhicules qui serviront à leur carnaval. Nous y irons plusieurs fois tout au long du tournage.

Nous passons en bas du bidon-ville d’hier, sur Avenida Organizaçao des Nacoes Unidas, au bout de Avenida 25 de Setembro. Bob, en fin connaisseur, fait un léger détour par le bas, le long du port, pour éviter les flics qu’il sait être souvent au début de 25 Septembre, et délaisse 24 Juillet toujours embouteillée.

Bien qu’en pleine heure de pointe, nous sommes assez rapidement sur le décor, quelques deux kilomètres plus loin que la veille.

Le sable chaud

Macaneta - La plage

Macaneta – La plage

Antonio, que nous présente Ana, Tohi pour les amis, est correspondant à Maputo de l’agence de presse portugaise Lusa.

Dans sa Jeep, nous partons à cinq, Ana, Teresa, Pierre et moi-même, quel dommage que cette Jeep soit si petite que nous aurions pu être accompagnés de la craquante Abigail, à quelques 40 km du centre ville en direction de  Macaneta, un lieu de villégiature célèbre pour ses plages et ses bungalows sur l’Océan Indien.

Direction l’EN2 puis l’EN1 qui remonte au Nord en direction de Marracuene où nous devons prendre le bac pour franchir l’imposant fleuve Nkomati.

A peine sommes nous engagés sur 25 de Setembro, en bas de Karl Marx, que nous voilà arrêtés par un flic de la circulation.

Sous prétexte d’avoir circulé sur la file de présélection pour tourner à droite, alors qu’il allait tout droit, Tohi se voit confisquer son permis qu’il pourra récupérer dans un poste de police contre la modique somme de 1000 meticais (23 euros) un peu plus du salaire mensuel moyen au Mozambique. Comme quoi, vivre dans le pays depuis longtemps n’empêche pas de se faire racketter.

15. Les enfants soldats

Mozambique - Aldeia Impaputo

Mozambique – Aldeia Impaputo

Guidé par notre poisson-pilote Bob, nous quittons le CCFM à 6h00 pour une longue route, il est prévu 1h30 de trajet sur la feuille de service. Nous traversons toute la ville vers l’Ouest, empruntons l’EN2, passons un péage et bientôt nous nous retrouvons en pleine campagne.

Nous traversons prudemment Boane, une petite ville envahie par des centaines d’élèves, tous en uniforme bleu sombre à chemise blanche, qui rejoignent à pieds le lycée, puis nous bifurquons sur l’EN5, une route bordée par quelques carrières blanches,  dans une contrée vallonnée au paysage arboré verdoyant. La route est en parfait état, le macadam granuleux, la signalisation à peine usée.

Nous arrivons finalement au village d’Impaputo en moins d’une heure.

Nous sommes sur le route qui mène à la frontière avec le Swaziland et  l’Afrique du Sud, respectivement à 7 et 20 km à vol d’oiseau, 45 km par la route à l’Ouest de Maputo.

16. Retour à Impaputo

La République des enfants - En route

La République des enfants - En route

Nous voilà de retour dans le village de Impaputo pour finir les premières séquences du film.

Nous avons pris la route plus tard que Bob, mais le chemin est assez simple, EN2, Boane, EN5, c’est bien indiqué. Au départ du CCFM, nous faisons les même détours que Bob pour éviter les éventuels policiers pas gentils avec les automobilistes.

A six heures du matin, il fait encore nuit mais avant d’arriver sur Boane, la campagne environnante se découvre d’une légère brume qui monte du sol. Les couleurs sont magnifiques, les verts profonds de mille nuances du paysage vallonné se heurtent aux rouges de la terre et caressent les bleus orangés du ciel nouveau.

Nous revenons sur le dernier décor de la journée d’hier, pour un plan d’effets spéciaux, les parents de Fatima reçoivent les balles en pleine poitrine et s’effondrent.

17. Le prisonnier

Encore deux jours à tenir dans la menuiserie de la semaine dernière. Rien de réjouissant tant ce décor, situé le long d’une artère importante, dans une zone industrielle, est bruyant, poussiéreux, sale, moche et dangereux.

Départ comme d’habitude à 6h00, la route est connue puisque pour aller à Impaputo, la veille, nous sommes passés devant cet endroit situé au début de l’EN2 . Pas besoin donc de notre poisson pilote.

Alors que la production avait été relativement discrète sur le départ de Teresa, celle-ci, dans un petite note qu’elle a fait mettre à la feuille de service, remercie l’équipe pour sa gentillesse et la confiance qu’elle lui a accordée sur le plateau. Une dernière pensée tout à son image, une fille sympathique et charmante.

C’est sur ce décor maudit que Inês s’était blessée à la cheville, et si nous l’avons brièvement vue sur le plateau mercredi au stade de foot, elle n’était pas à Impaputo, il n’était pas raisonnable de reprendre le travail si tôt avec une telle blessure.

18. Malentendu

On aurait préféré un lieu plus sympathique pour un dimanche matin six heures. La bonne nouvelle c’est qu’après ce soir nous ne reviendront plus dans cette menuiserie déprimante.

Il fait froid, des nuages lourds et gris envahissent le ciel, quelques gouttes sont déjà tombées. Chacun a sorti ses vêtements de pluie, je passe une veste polaire, le parasol de la roulante fait office de parapluie, nous tournons en effet à l’extérieur, sur le terrain vague devant la menuiserie. Au moins le soleil ne créera-t-il pas de problème d’ombre de perche !

C’est une journée de figuration qui nous attend. Peu de texte mais de jolis sons à enregistrer. Le décor ne s’y prête malheureusement guère. La circulation sur l’EN2 est continue et intense.

34. Deux poids, deux mesures

La République des enfants - Mains dans les poches

La République des enfants – Mains dans les poches

Les jours se suivent et ne se ressemblent vraiment pas. Hier, le grand air, la savane, le soleil malgré un vent frais, le calme de la campagne. Les vacances en quelque sorte.

Aujourd’hui, la grisaille, le béton, la saleté, le froid hivernal, le bruit.

Nous voilà à nouveau dans un de ces décors incompréhensibles auxquels les repérages nous ont si bien habitués, surtout depuis Infulene. Il ne faut pas chercher à comprendre, ne cesse de répéter Pierre, mais comprendre pourquoi nous sommes là, c’est aussi comprendre le mode de fonctionnement des personnes qui choisissent les lieux.

Cela peut influencer les rapports que nous entretenons avec eux, permettre de mieux saisir leurs points de vue, s’accorder avec leur façon de penser et de travailler. Vous me direz, après six semaines de tournage, c’est un peu tard ! Et vous auriez raison, nous n’avons plus grand chose à attendre.