26. Pharmacie

La République des enfants - Circulation sur EN1

La République des enfants – Circulation sur EN1

Difficile d’être motivé après une  nuit de fièvre et de vertiges. Je prends la route  à reculons si je puis dire.

Au cours du trajet, nous apercevons une voiture blanche littéralement enroulée autour d’un arbre, en plein village.

C’est le premier accident que je vois dans ce pays et celui-là a dû être terrible.

Entre les minibus ou camions qui débouchent sans prévenir, les voitures qui doublent à des vitesses incroyables entre deux files, obligeant à se rabattre d’urgence sur le bas-côté, je suis surpris de ne pas en avoir vu plus.

Malgré ma forte envie d’arriver vite pour repartir encore plus vite, je lève un peu le pied et redouble de vigilance. Nous sommes partis un peu après Bob et avec la voiture puissante que la production nous a louée, je pourrais être tenté d’appuyer un peu trop, d’autant plus que nous ne  transportons plus une bonne partie du matériel.

Deux séquences de texte, pas très longues, à tourner aujourd’hui dans la pharmacie de l’hôpital. En fait de pharmacie, la déco a recréé un espace qui y ressemble avec quelques armoires à médicaments sous clef, des grilles, des étagères,  et un joli panneau « pharmacy », au cas où certains n’aient pas compris.

Ce qui doit être le cas puisque João le fait déplacer pour qu’il soit encore plus visible, en y faisant tomber dessus un rayon de lumière ! A mon avis faudra aussi un sous-titre, comme dans les films muets.

Bon, ce coin n’est pas du tout la pharmacie de l’asile, ça aurait été trop simple. Nous sommes dans le réfectoire des femmes, ça pue la mauvaise nourriture de la veille, à l’entrée se trouvent des toilettes sans porte dans lequel on n’a même pas envie d’aller uriner, et juste à côté la cour des femmes dont le spectacle est rien moins que réjouissant.

C’est dans ce décor formidable mais néanmoins « presque » calme, grâce aux efforts de la régie, que Mon de Ferro débarque la nuit avec Toni encore convalescent et affalé dans une chaise roulante. Il passe par dessus la grille, va ouvrir la porte à son compagnon, force une armoire et se sert en psychotropes qu’il offre au pauvre malade qui ne peut refuser.

Un premier plan large sur travelling, lumière dans l’axe, est mis en place pour la « cascade » de Hedviges. Guilherme leur donne cette curieuse indication de crier et s’éclater comme des déjantés alors que l’un sort tout juste d’une opération et devrait être plutôt faible et que lorsqu’on va dévaliser un endroit interdit, de surcroit de nuit, on essaye à priori de rester discret.

La République des enfants – 41 / 1 t5 – perche, micros d’appoint au centre

Une fois dans l’espace, plusieurs plans sur Mon de Ferro, puis Toni, Ana doit s’affirmer, avec insistance, pour que les regards et les axes de caméra soient cohérents et montables. Curieux dictat où l’image semble primer sur le cadre. Mais au bout de quatre semaines, Ana a réussi à prendre sa place sur le plateau au vrai bénéfice du film.

La République des enfants – 41 / 6 t3 – perche seule au centre

Alors que nous sommes allés déjeuner avant 13h00, nous tournons le plan suivant autour de 15h30. En effet, il a fallu passer d’une lumière de nuit à une lumière de jour, enlever les borniols qui couvraient les fenêtres.

Au matin, la nuit a passé, nous sommes dix séquences plus tard, Nuta surgit dans la  pharmacie, furieuse quand elle adresse quelques reproches à Mon de Ferro, dépitée quand elle voit le massacre et le gâchis des rares médicaments de son hôpital pour enfants.

Rapide travelling arrière, de cinq à six mètres,  avec le Panther, sans rails, passage d’une porte relativement basse quasiment au moment du texte. Pour éviter de gêner la machinerie et particulièrement Manuel,  j’allonge un maximum dans la limite du recul qui m’est permis par l’exiguïté du lieu.

Comme toujours dans ce cas, les premières prises sont intuitives et meilleures, au contraire de la caméra semble-t-il, et du jeu de Melanie selon Guilherme. Plus on fait de prises, plus la caméra prend du champ de peur de se faire battre par la vitesse, et plus je me retrouve éloigné de la première réplique de Nuta.

La République des enfants – 51 / 1 t5 – perche seule au centre

Vient ensuite un champ/contre-champ sur Toni et Nuta, là aussi le placement des regards nécessite une ferme intervention d’Ana pour préciser les positions et la séquence est pliée.

La République des enfants – 51 / 2 t4 – perche seule au centre

Je n’ai qu’une idée en tête, pour peu qu’elle me le permette encore, tant ça cogne et tourne, rentrer, me coucher.

Par prudence, influence du tournage,  je commence un traitement au Yop en me shootant d’antibiotiques, à moins que ce ne soit l’inverse.

Plus que sept jours.

 
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